Bien piéger le frelon asiatique au printemps

Bien réussir le piégeage de printemps, c’est avant tout mettre hors d’état de nuire le maximum de fondatrices, ne pas faire les choses à moitié. Il ne faut pas non plus croire aux charlatans qui parlent de l’éradiquer. Soyons réaliste, un piégeage bien réussi ne pourra que rendre la pression supportable au niveau du rucher en fin d’été et épargner des milliers de pollinisateurs qui sans cela auraient été englouties par les larves de frelon.

Petit rappel : un nid de frelon consomme en moyenne onze kilogrammes d’insectes.

Il faut bien connaître avant tout le secteur sur lequel on doit intervenir, au niveau des dates habituelles d’apparition des premiers nids primaires, de la flore et des ruchers présents.

L’apparition des premiers nids primaires se fait tous les ans à une ou deux semaines près au niveau du calendrier, c’est la température qui donnera le top départ du plan de lutte suivant les régions. Dans les lieux urbanisés la tâche est plus compliquée, un maillage plus serré devra être mis en place suivant les ressources alimentaires présentes. Une ou plusieurs fondatrices peuvent trouver tout ce dont elles ont besoin sur une surface plus ou moins grande, c’est pourquoi il faut bien connaître la flore présente pour aller les capturer là où elles risquent d’être présentes. Les zones de résidences secondaires avec des terrains arborés sont des lieux tout indiqués pour la nidification des frelons asiatiques, une réflexion toute particulière devra être menée pour les inclurent dans le plan de lutte.

Les ruchers devront bien entendu être au cœur du plan de lutte. Pour celles et ceux qui sont un brin observateurs, ils ne leur aura pas échappé que les fondatrices s’invitent dans nos ruches. En effet les fondatrices trouvent les ruches, pour elles c’est un véritable garde-manger. Le plus souvent les fondatrices sont attirées par les colonies dont l’activité est plus modeste, elles s’introduisent dans celles-ci discrètement au niveau des cadres de rives, y restent une bonne dizaine de minutes et repartent tranquillement. Il ne faut pas être devin pour comprendre qu’elles sont venues faire le plein de glucide en consommant du miel.

Pour attraper le maximum de fondatrices, un seul piège suffit ; il doit être placé entre deux ruches (suspendu) au niveau de la planche d’envol, là où les fondatrices iront sans vous demander votre avis. Certains préconisent de piéger à une vingtaine de mètres des ruches, c’est une erreur, d’autres qu’il faut piéger uniquement dans les arbres en fleurs comme les camélias du fait que l’on peut en voir plus et très souvent. Bien entendu sur un arbre en fleur vous n’aurez pas de difficulté à les apercevoir, elles se déplacent de fleurs en fleurs constamment ; par contre, elles s’introduisent rapidement et discrètement dans la ruche, disparaissent du champ visuel et au bout de plusieurs minutes ressortent rapidement.

Elément important, la fondatrice est seule en cette période, elle ne risque pas d’informer ses congénères de la présence de ressources alimentaires que représente le rucher comme le feront plus tard les ouvrières d’un nid bien peuplé.

Le choix des pièges est important au printemps, trop sélectif il ne capturera pas le maximum de fondatrices et permettra à plusieurs d’entre elles de nidifier dans le secteur, avec toutes les nuisances que cela engendrera par la suite. Pour espérer une saison apicole plus sereine, il faut mettre un plan de lutte contre le frelon asiatique le plus efficace possible, comme il est fait contre varroa, tout en sachant qu’il faut vivre avec.