Les  voeux de Gilles

Nouvelle année.

Une nouvelle année qui commence est toujours le moment où l’on se souhaite le meilleur pour l’année à venir et j’en profite pour vous souhaiter une année 2022 bénéfique pour vous et vos proches. La période hivernale est propice à la réflexion, elle permet bien souvent de faire le bilan de l’année écoulée et de se projeter sur le futur. Pour l’apiculteur c’est le moment de se pencher sur la saison passée, sur ce qui a marché et sur ce qui n’a pas donné satisfaction. L’année écoulée a amené son lot de problèmes, une fois ceux-ci identifiés il faut faire en sorte que cela ne reproduise pas à nouveau. Posséder des ruches est une responsabilité bien plus grande aujourd’hui, qu’elle ne l’était il y a quelques dizaines d’années, du moins pour celles et ceux qui se sentent responsable de la vie de leurs colonies d’abeilles.

Mortalité de colonies.

En cas de mortalités de colonies il est quand même bon de savoir dans la mesure du possible ce qui a pu contribuer à cet état. Il est vrai que les pesticides ont une grande part dans le déclin des abeilles et il est difficile de lutter contre, tellement ceux-ci sont omniprésents dans l’environnement. Néanmoins il existe des pistes d’améliorations, éviter de placer un rucher à proximité de grandes cultures traitées, mettre un abreuvoir très tôt en saison pour éviter que les abeilles prennent la fâcheuse habitude d’aller boires l’eau dans les ornières des champs qui sont alimentées régulièrement en produits nocifs suite aux pluies.

Il faut aussi être cohérent, en tant que consommateur on peut aussi jouer un rôle en orientant ses achats pour que demain il y ait moins de produits nocifs dispersés dans l’environnement. Le varroa est aussi à prendre en compte, celles et ceux qui font ce qu’il faut au bon moment maintiennent leurs colonies en vie. Le frelon asiatique est aussi un gros problème mais là aussi il ne faut pas attendre de le voir pour y penser, un bon piégeage au printemps des fondatrices permet de rendre la pression supportable au niveau des colonies d’abeilles. En saison les pertes de reines, les ruches bourdonneuses sont monnaie courante, si le phénomène est découvert tardivement il est difficile, voire impossible dans certains cas de sauver la colonie. Il est possible de limiter sérieusement ce problème, un bon suivi des ruches permet de ne pas se faire surprendre par une telle situation.

Une bonne formation permet de comprendre le phénomène. Il faut être capable de cerner le jour de naissance de la reine suite à un essaimage ou à la création d’un essaim artificiel, donc de définir le début de ponte possible de la nouvelle reine en tenant compte de certains paramètres comme la météo, l’état de la miellée…et ensuite de vérifier suffisamment tôt le début de ponte. Il arrive aussi que des colonies souffrent de famines pouvant entrainer la perte de la colonie. Là aussi il faut anticiper, bien connaitre l’environnement dans lequel se trouve là ou les colonies. En règle générale en ville le problème ne se pose pas, la diversité et la présence de fleurs est souvent bien plus importante que dans nos campagnes. Le mois de mai est souvent le mois le plus compliqué, après la récolte du colza début mai il n’est pas rare de constater un effondrement des colonies dû à la disette ; l’apiculteur devra adapter sa récolte au besoin des abeilles, anticiper. Pour éviter cela il est conseillé d’avoir un environnement plus nourricier en cette période car la ronce et le châtaigner arriveront bien plus tard. La proximité d’érables champêtres, de bourdaines, de houx, d’aubépines…peuvent y remédier.

L'essaimage

L’essaimage s’ il n’est pas maitrisé peut poser problème. Le voisinage peut ne pas apprécier l’arrivée d’un essaim. Il est préférable de savoir anticiper l’essaimage, de le gérer en amont plutôt que de le subir. Une bonne connaissance permet d’y remédier. En général les personnes qui ne savent pas affronter ce point sont celles qui se retrouvent plus tard avec des ruches bourdonneuses.

L’apiculture évolue, le monde aussi.

L’apiculture est un milieu riche en relation et surtout de passionnés. Les apicultrices et apiculteurs sont issus de milieux différents et c’est ce qui en fait le charme. En apiculture ce qui est bien aussi c’est que l’on apprend toujours, le travail sur du vivant nous fait réfléchir, il faut savoir se remettre en question. Ce qui était vrai hier ne le sera pas obligatoirement demain, l’évolution du milieu dans lequel vivent nos abeilles a obligatoirement un impact sur la vie de la colonie, le changement climatique a lui aussi une incidence très importante et n’est pas assez pris en compte et anticipé. Il est important pour l’apiculteur de comprendre le mécanisme du changement de reine et parfois d’intervenir, sans pour autant en acheter surtout si on ne connait pas les origines et encore moins l’impact qu’auront inévitablement les croisements. Il faut se donner la peine d’apprendre. L’abeille joue un rôle essentiel dans notre alimentation et aussi pour un grand nombre d’animaux comme pour de nombreux végétaux. Préserver l’abeille, c’est préserver les générations qui nous succéderont, prenons le temps de regarder, de comprendre ce qui vit autour de nous, cela en vaut la peine.